Tout au long de notre vie, nous avons tous expérimenté à un moment donné un déménagement, que ce soit pour quitter nos parents, accueillir des enfants, utiliser un ascenseur plutôt que des escaliers, ou avoir un jardin pour créer un potager.
Le parcours résidentiel se lie souvent au parcours de vie des individus. Et quand on avance en âge, de nouvelles questions peuvent apparaître qui amèneront certainement à une nouvelle transition résidentielle : des escaliers trop abrupts, une maison trop grande à entretenir, l’éloignement du centre-ville et de commerces de proximité, le besoin de se rapprocher de ses enfants, l’installation dans un lieu connu comme sa région natale, voire un besoin d’anticiper l’avenir ou d’éviter un sentiment de solitude qui pourrait se développer.
Par le passé, les possibilités se limitaient souvent à l’établissement médicalisé ou au logement ordinaire. Or, de nouvelles formes d’habitats alternatifs émergent en lien avec les attentes, les besoins et les modes de vie des retraités autonomes d’aujourd’hui : cohabitations intergénérationnelles, habitats autogérés, résidences autonomie, co-living, résidences services seniors... En d’autres termes, des habitats qui se conjuguent au pluriel, où le logement est garant du chez soi, mais aussi du lien social et de potentiels partagés. Une récente étude (1) démontre que 63% des seniors anticipaient la création de lieux de vie où ils pourraient vivre en communauté avec des personnes qui leur ressemblent. Toutefois, quelle que soit la formule choisie, la transition d’un logement à un autre, est souvent le fait d’un temps long. Elle se construit, s’organise, se réfléchit, s’expérimente et peut aussi être source d’angoisse. En quittant son chez-soi, lieu de l’intime dans lequel on a souvent construit une histoire personnelle, on accepte de s’inscrire dans une perspective d’appropriation d’un autre lieu de vie. Mais déménager à 60 ans, 70 ans ou plus, c’est surtout pour s’installer dans un endroit où les conditions de vie seront plus favorables que celles précédentes afin de mieux vieillir, et donc de se positionner parfois implicitement dans une dynamique de prévention. Certains résidents (2) considèrent ainsi les résidences services seniors comme un outil de prévention à destination des retraités autonomes. Se positionner dans une dynamique préventive ne signifie pas pour autant se focaliser uniquement sur le médical. Bien au contraire, les résidents de résidences services seniors aspirent à vivre le plus souvent dans un habitat adapté, à proximité de commerces, d’infrastructures de santé et de transports. Ils souhaitent également se rapprocher de leurs familles et trouver des espaces de convivialité et d’interactions. Dans cette perspective, certains retraités autonomes souhaitent préserver leur autonomie, leur indépendance et leur liberté de choix le plus longtemps possible afin de vivre une retraite en toute sérénité. Le logement est une des réponses pour concilier ces trois notions d’autonomie, d’indépendance et de liberté de choix. Les résidences services seniors répondent à ces besoins en apportant une offre structurée autour d’un triptyque, alliant logements et équipements dédiés, professionnels et lien social possible avec d’autres résidents, et services à la carte. Certaines résidences services seniors ont construit au fil des années une manière de penser le logement, non plus uniquement fonctionnel, mais en termes d’usage afin de se conformer aux modes de vie des (futurs) résidents. Leurs profils vont rapidement évoluer dans les prochaines années en lien notamment avec l’arrivée des baby-boomers, qui aspirent à se sentir chez eux, « libres ensemble » pour reprendre le titre d’un livre de De Singly. Les résidents mèneront une « double vie » faite de temps personnels et de temps partagés, avec pour socle le logement pour tout simplement vieillir sereinement. Mélissa Petit (1) 1er baromètre du bien vieillir. La révolution des seniors, Ipsos pour l’Institut du Bien Vieillir Korian, 2014. (2) Gérard, A. (2016). La résidence services seniors, quel rôle dans la gestion du vieillissement ? Revue française des affaires sociales, 267-284 Source : Guide du logement Ovelia
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